Même Père Noël n’a pas de solution pour Beni

Article : Même Père Noël n’a pas de solution pour Beni
Crédit:
RDC
27 décembre 2014

Même Père Noël n’a pas de solution pour Beni

Père Noël était à Beni au Nord-Kivu, mais pas de joie malgré tout. Le roi de « paix » est né, Jésus-Christ, pas non plus de paix! Paix. Si seulement ce mot avait un sens, l’unique partout sur la terre. Je pensais en ce jour de noël à mon frère, à ma sœur à Beni sans être vraiment béni. Je me disais « si seulement noël peut passer en paix ! » Des coups de machettes, un nouveau massacre dans la nuit du 25 décembre près de Beni.

A Lubumbashi, à Kinshasa comme plus près à Goma, j’en suis sûr, on a chanté on a dansé, et Père Noël a fait tellement de bonheur que plusieurs ont même déversé le trop plein de leurs fêtes. Quelqu’un boit encore ses larmes, à Beni. Il a perdu tout ce qu’il avait : père, mère, frère ou enfants… sa paix.

Même Père Noël n’a pas de solution pour Beni
Photo Salésiens, source: www.kipa-apic.ch

Peu d’attention Je suis sorti voir comment ça se passe à Lubumbashi. J’ai vu des militaires bien habillés, armes en bandoulières, dégustant une cigarette tous les trois, l’un après l’autre. C’était peut-être leur repas en attendant la nuit…, qui sait ! J’ai vu aussi des gens en fête. Des enfants en pleuraient, des cadeaux ne leur plaisaient pas. J’ai vu des musulmans présenter leurs vœux aux chrétiens, j’ai vu un hâté crie « folie »… j’ai vu ! J’ai vu enfin, des chrétiens. Une église en extase, une chorale en furie, un intercesseur en effusion de joie… ils accueillaient le roi, le Seigneur de paix !

Jamais deux sans trois ?

Pendant ce temps, un père noël très peu attendu est arrivé à Beni, le nouveau ministre de l’intérieur Evariste Boshab. Tout donnait l’air d’aller, disons qu’il ne se passait rien de pareil à des visites précédentes des dirigeants congolais dans la région. La première était celle du chef de l’Etat Joseph Kabila. Aussi tôt il quittait la région, un massacre se perpétrait. Plusieurs personnes étaient assassinées. Deuxièmement, le ministre Richard Muyej, alors ministre de l’intérieur. La fin de son séjour était suivie par un nouveau massacre, comme cette fois celle de Boshab est ensanglantée elle aussi.

Il fallait peut-être y penser par anticipation. « Jamais deux sans trois », je ne sais qui l’a dit ainsi, mais cela me paraît prudent de le savoir. Ma façon de voir certains de ces massacres qui ont lieu à Beni est simple, dommage si elle vous parait forcée. Je parle de trois ci-haut notées. Ils servent de message aux autorités de Kinshasa qui passent dans la région. Je l’ignore, ce foutu message. Mais il est là. C’est comme si on leur disait qu’on n’a pas besoin de leurs présence, de leurs discours. Mais des actes. On parle de paix (« combat classique »), mais on  continue à mourir.

Car en effet, le seul discours qui vaille, face à un ennemi aussi non repenti, têtu et obscur, il faut les feux. Et l’armée est là, la police armée elle aussi, toutes soutenues par la Monusco ! Père Noël, si bon qu’il est pour le monde, ne peut-il pas bénir Beni ? Même avec cette triple présence « sécuritaire » ? Le ministre de l’intérieur a beau se satisfaite de la collaboration entre les services de sécurité et la population. On a besoin d’actions concrètes.

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Commentaires

acne
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