Le président Bobo Babimbi un démocrate aux crocodiles (Partie I)

Article : Le président Bobo Babimbi un démocrate aux crocodiles (Partie I)
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12 décembre 2014

Le président Bobo Babimbi un démocrate aux crocodiles (Partie I)

Le Botswanga, un pays où tout est « botswangisé » (un peu comme dans une zaïrianisation), tout est taillé à la mesure de son président et à son image. Bobo Babimbi, un président pas seulement incompétent. Il est aussi un fou qui se croit lucide ! Ironie sulfureuse, raillerie sur les pouvoirs d’Afrique… Voici « Le crocodile de Botswanga » un film où, au-delà de la fiction, on parle des quotidiens des palais présidentiels et sans les mortels perdus dans les bidonvilles et villages.

Thomas Ngijol, Bobo Babimbi dans le film Le crocodile de Botswanga mimant Mobutu
Thomas Ngijol, Bobo Babimbi dans le film Le crocodile de Botswanga imite Mobutu en pleurant

« Le Crocodile de Botswanga » dit exactement ce que nos dirigeants font » commente un jeune congolais qui vient de regarder ce film avec moi. Un film de Légende Films (production), Chez Félix, M6 Films et Mars Films écrit par Fabrice Eboué et réalisé par  lui-même et Lionel Steketee. Durée : 1 heures 28 minutes, 29 secondes.

Le film commence par une séquence assez fort-éprouvante pour Didier, le manager du jeune footballeur accueilli en pompe, sur le tarmac de l’aéroport du Botswanga. Didier fredonne quelques airs de l’hymne de ce pays qui le renvoie à une chanson populaire de « Jacques Brelle ». « Notre hymne national vous fait rire ? » interroge Bobo, air grave. « C’est juste qu’il me renvoie à une chanson » … « Un dimanche matin ». « Un dimanche matin avec qui ? » interroge-t-il presque stupide. La musique est coupée. Didier est sidéré. « Chantez ! » ordonne le président. Comment fait-il pour passer si aisément de l’extrême colère à l’extase, ce Bobo ! « Il crie c’est mon chanteur préféré, Jacques Brellé ». Il salue chaleureusement. Il en sera ainsi à plusieurs endroits dans ce film. Bobo est versatile, un peu fou comme ça.

Le Botwanga

Le Botswanga est en plein dictature militaire conduite par un président incompétent et fou. Bobo Babimbi n’a pour toute sa vie intellectuelle que sa formation de militaire en Allemagne où il a appris quelques mots de l’Allemand. Il est pourtant président à la suite d’un coup d’Etat. Un pays selon certaines indications géographiques du film, non loin du Cameroun et de la Côte d’Ivoire. Ce choix n’est sans doute pas anodin. Il détermine les Afriques centrales et de l’Ouest. Appelons cela Afrique francophone. Des régions des plus instables du continent. La dictature ? Ah oui, c’est là aussi la capitale.

« La route de la honte »

Représentation d'un village du Botswanga
Représentation d’un village du Botswanga

La Chine et la France bataillent pour arracher le contrat d’exploitation de bois. Les deux représentent la bataille hégémonique qui se passe en terres africaines. « Un français n’hésite pas facilement de lancer à un chinois « Colonisateur », regrettant qu’il n’ait aucunement honte de détruire une forêt pour y bâtir un stade de football. En tout cela, le peuple lui, reste très pauvre mais ses ressources naturelles elles, sont pillées tous les jours.

Un ministre vient d’être limogé pour avoir retardé la construction d’une route. Un retard à dessein. Cette route devrait passer par une forêt. Le pays devait au moins indemniser les villageois. Rien n’a été fait. Pas de centres de santé et écoles comme promis. C’est honteux ! Faut-il se rendre complice d’une telle destruction ? Voilà où peut conduire une route de la honte.

Capitaine Yaya aura bien compris, avec preuve à l’appui (par un enregistreur, l’avatar du président) que Bobo allait le liquider lorsqu’il n’aurait plus besoin de lui. Didier qui lançait « ne le laisse pas détruire ton pays » a éveillé en lui la conscience et le sens du devoir. Le pauvre ministre du cabinet de la nation aura au moins marqué une résistance. Sera-t-il offert en pâture aux crocodiles que l’on nourrit des opposants politiques ? (à suivre)

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Commentaires

Barbe
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Merci pour cette article