Exilés économiques : Hospitaliers, les africains ?

Article : Exilés économiques : Hospitaliers, les africains ?
Crédit:
15 avril 2015

Exilés économiques : Hospitaliers, les africains ?

Douleur pour des milliers des citoyens du monde, partis des terres de leurs pères dans l’espoir d’un lendemain chantant. Tristesse pour eux quand on constate que le rêve n’a été qu’un rêve, un supplice en plus. Tristesse encore lorsqu’il faut considérer un nouveau départ pour cette terre qu’on ne connaît plus guère, cette terre que l’on a quittée voici des années et où à l’arrivée, on est étranger. C’est ici que commence le vrai drame.

Des supporters sud-africains dans un stade de football. Source: alternativeberlin.com
Des supporters sud-africains dans un stade de football. Source: alternativeberlin.com

Le drame des citoyens du monde c’est que le monde ne les a pas acceptés, leurs terres non plus. Etrangers sur sa propre terre, au village de son père et dans la région de ses ancêtres, ceci vaut parfois le risque de s’offrir en pâture aux xénophobes si l’on se lasse d’avaler leurs insultes.

Tout le monde serait-il devenu politicien en RDC pour que des milliers d’entre eux se targuent d’exilés politiques ? Des congolais en Afrique du Sud s’appellent exilés politiques. Il fut un temps, en Occident, être exilé politique au Zaïre faisait bonne affaire : logement, protection civile, et même emploi. Les choses ont changé. Non, plusieurs ne sont pas politiques. Quelqu’un les appelle « exilés économiques. » Ceci parait plus compréhensif.

Exilés politiques

Plusieurs partent de chez eux parce qu’il n’y fait pas beau vivre, parce qu’il n’y a plus de rêve, parce que l’espoir n’est plus permis, parce que le bonheur c’est demain, parce que… Parce qu’on se lasse de racoler à côté de ceux qui vivent, parce que le matin lorsqu’on se lève on a par infortune un rêve, et que le soir venu on dort l’âme en peine, ventre creux. Dans cette Afrique noire des guerres, des famines, des maladies et des immigrants, tous les circuits sont verrouillés, les clés tenues par les mêmes personnes depuis des décennies. L’impôt et la taxe restent le partage de tout le reste ! C’est ça la citoyenneté « ventriote. »

Il y a aussi ceci qui déroute lorsque les citoyens du Congo-Zaïre sont brûlés, malmenés en Afrique du sud : les sud-africains viennent travailler au Congo. Enfin, on les appelle « investisseurs. » Ils cherchent leur bonheur ici. C’est dire que citoyens et dirigeants ignorent à un moment qui ils sont et qu’est-ce qu’ils détiennent. Faut-il blâmer les sud-africains ? Sans doute oui, parce qu’ils deviennent aveugles à force d’accuser l’étranger : xénophobes et racistes même. Je constate seulement que ni la violence ni la haine n’ont le pouvoir de rendre aux cousins zoulous frappés par le chômage ou d’autres intégristes et racistes du monde, ce qui leur manque. Eux comme les exilés économiques ne regardent pas ceci qui me paraît plus important : les actions de leurs dirigeants en vue de changer les choses. Il semble que plusieurs parmi les noirs d’Afrique du Sud n’ont pas pu capitaliser la période de la gouvernance par les noirs pour aller de l’avant en formant des élites noires et des richesses pour tous.

Le problème est ailleurs

A l’inverse, ils ont en face des congolais qui eux sont relativement allés à l’école en grand nombre et portent des diplômes d’université. Mais pour quoi faire ! Comme leurs bourreaux en Afrique du sud, ils ne demandent pas du tout de comptes à leurs dirigeants et se résignent, ils prennent le chemin de l’exil. Cela évite peut-être d’être violent mais cela ne l’écarte pas du tout. Sud-africains et congolais sont tous désabusés. Il ne reste plus qu’une chose, chers messieurs, ouvrir l’œil et remarquer que les difficultés ont vocation à être affrontées. Nous les fuyons un temps, nous les retrouvons après. Ce ne sont pas les étrangers qui sont votre problème. Ceux qui nous chassent n’ont pas créé notre situation.

Douleur que des « frères ne puissent s’accepter, que la mémoire collective, le Ubuntu cher à la nation arc-en-ciel se noient dans une folie de haine ! Aujourd’hui c’est l’Afrique du Sud, hier c’était en Lybie finissante de Kadhafi, … je n’arrête pas de poenser à la tragédie Ebola et le sacré coup de main de l’Occident. Je vois encore Monusco, Minisma, Sangaris, Minuar, … Je me dis tout triste : hospitalité n’est pas africaine comme certains le répètent. Arrêtez de mentir chers africains. Ou alors, nous sommes dévoyés. La haine ne vous rendra pas ce qui vous manque.

Partagez

Commentaires