Didier Makal

Les 3 trucs qui vous rendent malpoli sur les réseaux sociaux

Les messages ne cessent de pleuvoir sur les réseaux sociaux. C’est pratiquement comme la peste. De grâce, ne vous servez plus de WhatsApp, Facebook et Twitter pour vous rendre impopulaire!

Il existe des réseaux sociaux que beaucoup prétendent connaître lorsqu’on en parle. C’est le cas de WhatsApp, Facebook et Twitter. Oui, c’est simple comme bonjour, n’est-ce pas? Sauf que quand il faut les utiliser, nombreux sont ceux qui, au lieu de se faire des amis, se font des ennemis… Alors qu’ils rêvent de popularité et de donner plus d’impact à leurs publications, ils énervent. Cela s’appelle effet boomerang !

Voici donc pourquoi c’est si important d’éviter d’être mal poli, de devenir mal aimé, en utilisant les réseaux sociaux (RS).

Ne pas abuser des identifications

Les trois RS cités (Facebook, Twitter et WhatsApp) donnent la possibilité d’identifier des personnes dans des publications. Il suffit, pour les trois, de précéder le nom d’une personne du symbole @. Facebook permet d’identifier ses contacts, et même des personnes qui ne sont pas en contact avec vous, directement dans vos publications. Il suffit alors de taper leurs noms dans le texte à publier, ou plus en bas, à côté de l’icône de localisation géographique.

L’avantage, c’est que votre réseau social envoie directement une notification à votre contact. Cela fonctionne comme une invitation à vous lire. Aussi, vous supposez que ce dont vous parlez va l’intéresser. Et c’est là que commence le plus dur, à mon sens. La question est : pourquoi pensez-vous que votre publication va plaire à un tel? Le connaissez-vous suffisamment pour savoir qu’il vous lira?

Disons que cela peut fonctionner chez certaines personnes. Mais s’il n’est pas intéressé ? Vous commencez à ennuyer. Deux, trois fois de suite, monsieur/madame n’y trouve pas son compte, vous commencez à déranger. Ça devient mal poli. C’est simple non? Passons à une autre dérive sur les RS.

Pas trop de messages « Inbox » ou dans un groupe

Une des merveilles qu’Internet rend possible, c’est le partage. Mais bien souvent, demandez-vous bien si ce que vous partagez arrive bien à propos pour intéresser l’autre. J’imagine trouver mon médecin, dans son cabinet, plongé dans la lecture des 2 000 messages WhatsApp tombés dans la nuit sur son téléphone, depuis sa dernière connexion. Est-ce possible ? Peut-être. Est-ce supportable, quand vous arrivez avec une fièvre ? Pas très sûr !

Passons. Imaginez alors que c’est vous. Vous êtes dans trois, quatre, cinq groupes. Vous avez chaque jour 12 amis qui vous écrivent… Je parie qu’au final, on ne vous lira plus. Puisque vous exagérez. Le danger, c’est que si l’on vous classe parmi les dérangeurs, même le jour où vous appelez à l’aide votre médecin, parce que vous avez un AVC, il risque de vous lire quand vous serez déjà en train de congeler dans votre frigo, attendant votre inhumation. Non, je ne le souhaite pas! Mais pensez-y. N’ennuyez plus!

Pas trop de photos, trop de vulgarité ou trop de bla-bla

Certaines personnes sur les RS pensent que tout ce qui leur a plu va forcément plaire à tous. C’est vraiment terrible. Ils vous bombardent alors avec tout, et rien du tout à la fois : canulars, infox, photos érotiques, du porno… on fait quoi avec? Et que dites-vous de vous même? Que vous êtes un génial transporteur de fausses nouvelles, des nouvelles que tout le monde est censé lire, en parlant d’actualité? Oui, je connais des gars qui ont pour excuse : « transmis comme reçu ! » Mais cette malheureuse mise en garde ne compte pas dans la mesure où vous avez partagé. Vous avez beau dire « retweeter n’est pas endosser la responsabilité », mais vous vous engagez dès lors que vous cliquez sur “j’aime”, « partager », etc.

Bref, évitez d’être malpoli et d’ennuyer. Pensez souvent à ce que peuvent dire les personnes qui vous lisent souvent. N’oubliez pas que Facebook notifie vos contacts, du moins les plus actifs avec vous, chaque fois que vous publiez. Vous le faites dix fois le jour, dix fois ils vous subiront. Comptez aussi que chaque fois que quelqu’un commentera, partagera, cliquera sur “J’aime”… Oui, toutes ces fois-là, ils recevront des notifications. N’est-ce pas déjà pénible, certaines amitiés sur les RS ? Pensez-y !

 


Douarnenez, je t’aime

Douarnenez, je n’en savais rien du tout, je ne savais même pas comment prononcer ce nom. Réponse : contrairement à ce qu’on lit, on dit « Douarnené » !
Avant le départ beaucoup de questions… très vite, réflexe Google ! Google maps, des articles de presse, des photos, la météo. Un curieux, membre du collectif de blogueurs Habari RDC, arrive ainsi au festival de cinéma consacré aux « Peuples des CongoS ». Notez bien le S qui veut dire que l’on parle du Congo Kinshasa et du Congo Brazzaville.

Avec un peu d’aide j’ai obtenu mon visa pour la France. Douarnenez j’ arrive ! D’abord Paris, ses grands bâtiments, ses bus connectés où l’on surfe comme dans son salon… Ensuite direction la Bretagne, avec le TGV Paris–Quimper! Tout est nouveau. Ne rigole pas ami mbenguiste !

Un doux moment à Douarnenez en Bretagne

Quelle région, la Bretagne! Tout est vert, peu importe la saison en cours… mais pour un gars qui arrive des tropiques, où tout grisonne dès le mois d’avril, quel régal ! Vue du train impressionnante. Des champs à perte de vue, des éoliennes, des tunnels, des petites villes plus calmes et plus humaines que Paris la grande capitale. « Terminus! Terminus Quimper, mesdames et messieurs », annonce une voix, les passagers descendent descendent du train. On se grouille. Enfin, l’enfant de Lubumbashi est à Douarnenez !

Douarnenez, festival
Place de la poste, Douarnenez, le lieu du festival de cinéma. Photo Didier Makal, 2018.

La ville me plaît d’emblée. Petite, je le savais déjà, grâce à Internet. Sur le bord de l’Atlantique, oui, je le savais aussi. Mais je découvre une ville calme, et chaleureuse, malgré les 18℃ qu’indique la météo. Pour un habitant de Lubumbashi, au sud-est de la RDC qui vit parfois 6℃ en juin-juillet, mon pullover peut rester dans le sac.

Des gens sympas à Douarnenez

Mais quels gens, ces bretons ! Je ne loge pas dans un hôtel, c’est-à-dire dans un « monsieur, madame reste chez toi et viens discuter avec nous à l’heure fixée », mais dans un « je t’invite à discuter avec moi jusqu’à fatiguer », C’est-à-dire dans une famille d’accueil ! Une famille très aimable m’a reçu dans sa maison !

Pour cette occasion, presque tout le monde à Douarnenez accueille au moins un invité. Un moment incroyable d’échange, de découvertes et de dégustations des « spécialités locales ». J’ai découvert des gens attentionnés, curieux, désireux de savoir, de comprendre (d’ailleurs, j’en ai fait autant). Simplement humains. Etaient aussi présents plein d’artistes locaux et/ou venus d’ailleurs, j’ai découvert des webacteurs. J’ai aussi découvert la webradio « Vos gueules les mouettes ! »

Douarnrnez, Festival
Douarnenez: le public devant une salle de cinéma. Photo Didier Makal, 2018.

Une ville aimable

j’ai été frappé par l’amabilité des habitants de Douarnenez, c’est peut-être une caractéristique des villes plus petites, tout le contraire des mégalopoles où se frottent circulation intense et individualisme assassin.

Il faut sans doute beaucoup de temps pour comprendre un peuple, plus de temps que pour conclure à la chaleur ou non de Douarnenez ! Mais, on le sait bien, le long terme est fait de courts termes. Et celui que j’ai vécu dans cette ville me donne envie de dire que Douarnenez est une ville que j’aime !


Ils se prennent pour des rois, ils ignorent ce qu’est l’ Afrique

Faites un tour des palais présidentiels, des armoiries de leurs pouvoirs. Revisitez les images phares des dirigeants politiques tristement célèbres comme Mobutu, Bongo, Bokasa… ils inspirent le pouvoir traditionnel africain dont ils arborent des insignes. Vous vous rendez compte que ces détenteurs du pouvoir politique moderne se prennent pour des rois d’Afrique. Sacré amalgame !

Né zaïrois, et accidentellement un d’illustres inconnus et fugaces chantres à la gloire de l’idéel Mobutu, durant mes premières années de scolarisation, je l’ai pris d’abord pour un chef coutumier. Un chef, comme ce que mon papa m’a appris à devenir, comme tout petit prince, né d’une lignée des chefs de Chitzau dans le Kapanga, en RDC.

Le chef est sacré en Afrique

Puis, grandissant, j’ai réalisé que Mobutu, que personne n’osait librement nommer dans une conversation, était un chef pas comme celui que j’étais appelé à devenir peut-être un jour. J’ai aussi découvert trop d’amalgames, trop de mensonges entourant l’image du président de la République, des ministres, des gouverneurs, … de ces autorités qui se croient chefs à l’image de nos chefferies traditionnelles. Et pour entretenir ce mensonge, ils se couvrent d’attributs du pouvoir traditionnel.

Déjà, je constate que c’est manquer d’honnêteté. Et qu’attendre alors des types malhonnêtes à ce point ? Du président Mobutu, par exemple, tous les zaïrois ont appris que :

  • Le chef est sacré, on ne joue donc pas avec lui
  • On danse pour le chef, on lui rend service
  • On ne le critique pas, « on ne crayonne pas le chef », on le loue, etc.

Les chefs ne sont pas les seuls sacrés en Afrique

Tout cela se poursuit ici et ailleurs sur le continent. Voici donc pourquoi ils ne connaissent pas l’Afrique qu’ils essaient de nous enseigner. Une Afrique qui n’existe pas, en tout cas dans mon expérience kapangais.

D’abord, lorsque les politiques déclarent que le chef est sacré, en Afrique, ils veulent qu’on les respecte à l’absolu. Le respect, pourtant, on le doit à tout homme, même au bas de l’échelle sociale. Car, après tout, dans cette Afrique, et le chef et toute vie d’ailleurs… tout est sacré.

On a aussi des rivières, des forêts et des terres sacrées. Il s’agit ainsi de respecter l’ordre naturel, la vie. On les respecte. Les chefs prient, font des offrandes pour que les récoltes soient bonnes, que les épidémies passent, ils chassent les fantômes des villages… Sauf que nombreux parmi ces sacrés chefs modernes qui se croient traditionnels, ne respectent ni la vie, ni les choses sacrées. Ils affament leurs peuples, ne font pas grand-chose pour définitivement en finir avec les épidémies et la pauvreté.

Gorée, Esclaves, Afrique
Des esclaves africains, photographie d’une décoration sur l’île de Gorée, Sénégal-Dakar. Photo Didier Makal, 2015

Les chefs ne détestent pas la critique

Dans nos villages les plus africains, à Chitazu par exemple, les chefs ne sont pas à l’abri des critiques. Bien au contraire. Même l’absolu Mwant Yav, l’empereur des Lunda, dans l’ancien Katanga, est publiquement critiqué. Un chef a le devoir de collecter des critiques des citoyens, et profite des manifestations publiques pour les lui crier, à son passage. Il ne le tue pas, il ne supprime pas ce rôle…

Aussi, j’ai appris dès mon enfance que le chef rend service. Ceci restera à jamais l’image du chef au service du peuple. Tenez ! Une furieuse pluie commence à tomber, obscurcissant le village qu’il a couvert de son nuage épais. Bientôt grondements et tonnerres se multiplient. Oiseaux, chèvres, moutons et villageois se cachent. Sorti de son palais, le chef se mouille, luttant contre des foudres qu’il croit sur le point de s’abattre sur le village. Il y reste jusqu’à la fin de cet orage. Il a fait son devoir : protéger son peuple. C’est pour cela qu’il est devenu chef.

L’ennui, lorsque les politiques se réclament du pouvoir traditionnel, ils ignorent ce sens du devoir. Plusieurs croient qu’on leur doit beaucoup, sinon tout. Ils ne connaissent pas l’Afrique qu’ils veulent présenter, simplement pour justifier leurs envies démesurées.