Y’en a marre, le mouvement est dans les murs de RDC. Importation ou africanisation des contestations ? Décidément, Kinshasa n’en a pas fini de juguler les soubresauts d’une volonté de changement. Ce changement, ils se l’imaginent différemment, les congolais.
La solidarité africaine, la légendaire en effet, veut que l’on soutienne ceux qui souffrent. Des sénégalais qui ont arrêté la boulimie d’Abdoulaye Wade qui voulait s’accorder un troisième mandat présidentiel interdit, mais aussi les célèbres burkinabè qui ont déboulonné Compaoré avec le bulldozer à deux pieds (les marcheurs) exportent leurs produits et services à Kinshasa. Une multinationale, Y’en a marre ? Elles sont là ses tentacules. Ils ont été cueillis par les services de sécurité alors qu’ils venaient de finir une réunion avec la firme de Kinshasa, dans la banlieue de la capitale congolaise.
Rebelote !
Pas de répit pour le gouvernement congolais ! Il n’en a pas encore fini avec les marcheurs de janvier 2015 dont des dossiers sont en cours en justice. En voilà un autre qui va encore l’ennuyer surtout qu’il met depuis dimanche 15 mars dans un même boxe, exportateurs et importateur, journaliste y compris, de Y’en a marre. C’est l’histoire d’une fourmi qui se couvre du bois de chauffage et s’enkyste. Le feu venu, il ne peut que bien cuire. Les critiques ne vont pas tarder sur le respect de la liberté d’expression. Pourtant, le pouvoir public a le devoir de ne pas fermer l’œil sur ce qui s’apparente à une formation à la contestation de l’ordre établi. Enfin ! A chacun sa méthode et les méthodes en disent un peu plus sur les penchants de nos cœurs, des habitudes.
Un des étrangers arrêtés a beau dire qu’il veut former un nouveau type de jeune, au courant de la constitution, etc. Déjà dans la presse pro-gouvernementale, le journal l’avenir appelle ces jeunes : « des terroristes. » Voilà qui prend la place du juge
Comme Lumumba et Nkrumah, Chez Gue Vara et Kabila
Ce qui étonne c’est que la RDC semble vite oublier. La contestation, la révolte ou la révolution, c’est un peu comme le virus d’Ebola. Ça ne connaît pas de frontière. Il y a juste deux exemples. Le premier c’est que la veille de l’indépendance, Lumumba va à la conférence d’Accra, chez Nkrumah alors lui aussi la bête noire des colonisateurs, comme le congolais qu’il reçoit. Il revenait chez lui, la conférence finie. Enfin, il y a Chez Gue Vara, ce prophète sud-américain investi de la mission de répandre la révolution dans le tiers-monde (ou pays non alignés) qui va entraîner Lauren-Désiré Kabila et ses compagnons, était arrivé au Congo de Mobutu. Sans doute, Mobutu n’aurait jamais applaudi cela. Il était là pourtant. C’est un virus, c’est comme Ebola : la contestation. Et comme Ebola, la solution est probablement un grand assainissement, voilà qui sauve ; et la RDC qui vient de faire face 7 fois à Ebola sait s’en tirer. Pourquoi donc tarder ?
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