Penalty au Congo Kinshasa

Article : Penalty au Congo Kinshasa
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24 décembre 2014

Penalty au Congo Kinshasa

On dit « Non » à un arbitre qui accorde injustement deux, puis un troisième penaltys à une même équipe. Le football transposé en politique. Pourquoi pas ? Cela fait mouche en RDC depuis le discours du populaire gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, de retour le 23 décembre dernier. Coup de crayon du dessinateur Thembo Kash.

Moïse Katumbi de retour de Londres où il a fait soigner sa tentative d’empoisonnement, lance une anecdote, mieux une énigme. Un arbitre siffle un penalty, puis un deuxième contre une équipe de football. Tous sont repoussés par le gardien de but. Il est congolais et c’est la finale de la CAF. L’arbitre accorde un troisième pénalty à la même équipe. « N’allez-vous pas descendre sur le terrain? », interroge-t-il. La foule crie « Nous descendrons. »

Un penalty

Le caricaturiste Thembo Kashi s’inspire de cette histoire. Pour lui, l’opiniâtre arbitre c’est la Céni, Commission électorale nationale indépendante. On est en RDC. La Majorité présidentielle, mieux Joseph Kabila passe pour bénéficiaire de la faveur de l’arbitre. Les deux penaltys accordés sont les deux élections gagnées par Joseph Kabila en 2006 et en 2011. Moïse Katumbi qui donne cette énigme est identifié à la population sur qui il s’appuie. « Allez-vous accepter un troisième penalty ? » interroge-t-il.

« Non ! »

« Non ». Ce non est celui opposé à la révision de la Constitution, sujet qui divise ces derniers temps en RDC. Le dessinateur imagine même la suite : « Non à un penalty imaginaire, hors du temps réglementaire. »  En effet, en décembre 2016, Joseph Kabila aura achevé son deuxième mandat autorisé par la Constitution. A défaut d’une modification de la Constitution, cela fait peur après le « Burkina-Faso », l’opposition redoute une manœuvre visant à obtenir « une prolongation » du mandat en créant un vide institutionnel qui maintiendrait Joseph Kabila à la tête du pays « jusqu’à l’installation d’un nouveau président élu » comme prévu par la Constitution.

On comprend alors l’appel de Kyungu wa Kumwanza, président de l’assemblée provinciale du Katanga qui accueillait ainsi le gouverneur : « Que Malu Malu fasse vite, vite pour qu’on en finisse. »

Sur le terrain, mais attention…

Cette énigme du gouverneur sportif, président de Mazembe est commentée diversement à Lubumbashi ce mercredi. « Savez-vous ce qui vous attend lorsque vous descendrez sur le terrain en plein match ? » interroge un détracteur qui répond lui-même : « Vous serez sanctionnés. Votre équipe pourra être exclue de la compétition. » Pour contredire cette réaction, un pro Katumbi répond : « Le peuple reste le plus fort. Même la FIFA ne peut s’opposer au peuple et à la vérité. Un arbitre injuste, ne mérite-t-il pas de sanction ? »

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Commentaires

Guy Muyembe
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Chèr Didier tu connais ma réaction car je te l'est fait savoir sur les réseaux sociaux.

Didier Makal
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Merci bcp cher Guy. c'est bien noté!

Manda Kasumba John
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Salut Mr.Didier,juste pour te remercier du bon travail que tu fais de nous informer sur la situation déplorable du pays .