Paix sur mon téléphone portable!

Article : Paix sur mon téléphone portable!
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22 décembre 2014

Paix sur mon téléphone portable!

Je me rappelle encore bien, il y a deux mois. Je venais de divorcer d’avec mes premiers amours. Dans une polygamie bien conjuguée ! La règle est simple dans cette prostitution : à chaque fois trouver un nouvel amour sans toutefois répudier le premier. Pourquoi, en effet, répudier si l’on peut prendre son temps de se venger ? A chacune je rends le mal pour un mal.

Comme je le fis cinq ans avant lorsque Vodacom me dépitait, je venais donc de payer mon numéro Orange. Pauvre de moi ! C’est mille fois la même femme avec les mêmes infidélités. Quelle galère ! J’avais appris des mois avant, les merveilles que réalisait cette entreprise ! Appels pas follement chers, internet stable haut débit et beau marché, … Je croyais ne plus jamais me remettre à genoux pour supplier des moments idylliques.

On cherche le moins cher

Un jour, je rechargeais 1 USD de crédit téléphonique. Il fallait rapidement me connecter à internet sur mon portable. Sans avoir rien réalisé comme application, tout mon crédit était parti. Même les 1.50 USD (150 unités de crédit de téléphones) d’avant ! Où se trouve son amour, ce n’est jamais loin disent les Lunda. Je sortais en pleines 22 heures pour un point de vente.

J’arrive à 3 USD lorsque je recharge deux cents unités pour ne pas rater mon rendez-vous sur un réseau social. Tout était à nouveau parti. Me voici porté à consommer plus que ne me le permet ma bourse. Je pense déjà à mon premier amour (Vodacom) qui, il y a un temps, ne m’a plus produit pareille recette. Au pic de mon courroux, lorsque j’aurai réussi à appeler le service client, je venais de mettre mal à l’aise une pauvre employée au service client en ligne. Je lui j’exigeais, comme si c’était elle qui gérait les machines, de restituer illico « les crédits volés ! »

« Je remarque effectivement que vous avez rechargé 150, 100 puis encore 50… mais je ne comprends pas comment ce crédit n’est pas là. Permettez-moi d’adresser votre requête au service technique qui vous contactera » répondit l’agent pour qui subir parfois des folies sans rouspéter était un quotidien. Je rallumer donc mon phone après l’avoir éteint comme indiqué en ligne. C’était la première fois qu’il m’arrivait de recouvrer du crédit perdu.

Téléphone portable ou médias public ?

Avec Vodacom et Airtel, c’est parfois pis qu’Orange. Je ne considère pas les perturbations des réseaux souvent sans peine de présenter des excuses aux abonnés. Un amour à sens unique où je me sens fort dépendant.DSCF4279

Ce qui me choque c’est finalement de constater que le téléphone portable, privé surtout, est assailli des publicités impitoyables. On se croirait sur une radio ou une télévision.

« Gagnez des prix avec Toleka afriradio 91.4 FM à 9h30. Appeler ou envoyer des SMS au 1070 pendant la journée à 2U et augmentez vos chances » écrit le 1070 Africell.

« Offre exceptionnelle du projet PEMU/REGIDESO[1] à Kinshasa, Lubumbashi et Matatdi : branchement social au prix promotionnel de 46.500 FC ».

Arnaque, spam ou téléphonie mobile

Quelques mois avant, je recevais une pub du genre, signée par une brasserie de RDC. Vodacom et Airtel se sont particulièrement illustrés dans les réclames du type PMU avec un harcèlement ennuyeux. « Votre numéro a été choisi pour gagner 100.000.000 des francs congolais », « Il vous reste deux heures. Appelez le… à 1 USD pour gagner un billet pour le Mondial au Brésil. »

J’ai beau appelé pour demander d’arrêter ces messages qui remplissent mon téléphone et me dérangent parfois même au milieu de la nuit. En vain l’intervention d’un  parlementaire à l’assemblée pour que le gouvernement fasse arrêter ces messages. Ils ont repris de plus bel. Plus grave encore, lorsque vous appelez, tout le monde le fait aujourd’hui, on vous propose de copier une mélodie « d’attente » payante. Parfois sans jamais appuyer sur une touche comme demandé, on vous facture déjà. Vous êtes parfois surpris par ce message « merci d’avoir copié cette mélodie. » Le processus pour se désabonner est parfois ennuyeux.

Publicité. L’ère de la communication. Si on n’en meurt pas, au moins on en sera malade. Les entreprises deviennent folles et se foutent du respect de la vie privé. He bien, allez-vous pendre si vous ne pouvez briser votre puce électronique ou carte SIM. Et puisqu’on ne peut plus ne pas communiquer, on se résigne. Alors on change de SIM à tout moment : on prend un peu de tout ! Orange pour appeler en interconnexion puisque moins chère, Vodacom pour une certaine stabilité, Airtel pour des SMS. L’ennui c’est qu’il faut trimballer 2 ou 3 bazars.

 

[1] Regideso, Régie des eaux : une compagnie de distribution d’eau en RDC.

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