Associations socioculturelles ou partis politiques ?

Article : Associations socioculturelles ou partis politiques ?
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9 décembre 2014

Associations socioculturelles ou partis politiques ?

L’octave des félicitations et fêtes post-nominations a commencé ce lundi 8 décembre. Les nominations au gouvernement se fêtent. Surtout, on « rend hommages au chef de l’Etat » « pour avoir pensé à un fils de « chez nous » » …! On ? Qui donc ? Les associations socioculturelles.

Bravoure, mais surtout puissance. Voilà comment je comprends les attitudes qu’affichent les associations qui célèbrent l’entrée d’un ou plusieurs des ressortissants de leurs origines au gouvernement. Cela se fête. On passe aussi à la radio et à la télévision, des messages de félicitation « au chef de l’Etat » et au nouveau « fils du terroir ». Cela « témoigne de l’importance que nous témoigne le chef de l’Etat à notre peuple » dit un message que j’ai suivi ce matin à la radio.

Ces communiqués et messages sont répétés parfois sur des médias très périphériques qu’ils n’ont jamais de chance d’être suivis par les concernés qui d’ailleurs sont à 2000 km de Lubumbashi. Voilà qui rend encore drôle ce cérémonial. Mais on en raffole à chaque sortie de gouvernement et à chaque fin d’année.

Un jeu dangereux

Ennui et déception pour les associations sur qui le soleil de la « bienveillance » ne brille pas. Que ressentent-elles lorsqu’elles voient se succéder des gouvernements sans elles et surtout quand ils subissent des Mbudie Lubakatgiga-octets de sons, images et textes diffusées par la presse ? Je parle de certaines associations aux groupes ethniques « peu influents » ! Arrivera-ton un jour à satisfaire toutes les associations ? Je m’en doute ! Car, autant il y a des tribus dans une ville comme Lubumbashi, autant on dénombrera des associations dites socioculturelles. Les villes me paraissent du coup, le lieu par excellence des exclusions tribales et ethniques. Le comble est que ce jeu apparemment normal, porte les germes du mal : des inimitiés entre associations. Ici se rencontrent en face-à-face à peine voilée, les associations omniprésentes dans les gouvernements et celles qui n’y sont que rarement ou pas du tout représentées.

Associations socioculturelles ou politiques ?

Les hommes ont créé des associations socioculturelles dans le dessein de faire revivre leurs cultures, loin des lieux de diffusion. La diversité ne devrait jamais faire peur en effet. Et revenir à ses sources est toujours agréable. Mais vite, ces associations sont politisées et deviennent parfois plus puissantes que certains partis politiques. A part des groupes folkloriques, on n’y fait pas grand-chose que de parler de politique.

Les spécialistes en géopolitique tribale savent, à Lubumbashi, vous dire quel ministère est attribué à quelle association ou tribu. Et à l’approche des formations des gouvernements ou durant les élections, elles sont très courtisées. Leurs responsables finissent souvent en politique. Ce sont en quelque sorte, des ponts. Mais c’est plus que cela. Pendant ce temps, la culture est reléguée au second plan parfois au tiers.

D’abord la tribu

Dans un tel monde, la nation mieux la république vient après la tribu. Et le ministre se sent assez redevable à sa région, à sa tribu qu’au reste du pays. Et s’il s’avise parfois à jouer l’universel, il finit par se fragiliser. Ce que peu des politiques sont près d’accepter. Exception faite au moins pour ceux qui sont nommés sur base de leurs propres efforts, de leurs savoir-faire qui les propulsent jusqu’aux ministères. Si non, on est nommé sur base des appartenances politiques qui en réalités, sont assises sur la planche de la tribu.

Les villages, les concepts ethnie, tribus sont fort remarquables, par les regroupements suffisamment claniques ou familiaux. En ville, elles ont une virulence exclusionniste. Le culturel a changé de nature ! Pourquoi pas ! La politique reste l’unique secteur de vie qui paie bien.

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Commentaires

Gardien BAKUBWA
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La réglementation des problèmes liés à l'unité nationale, la distinction concrète des associations socio-culturelles et partis politiques et ce qui complète le Sentiment National forment une porte incontournable pour le développement de la plupart des pays africains !

Didier Makal
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Merci de contribuer