Il veut que l’on respecte le peuple

Article : Il veut que l’on respecte le peuple
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23 décembre 2014

Il veut que l’on respecte le peuple

« Jamais un homme politique n’a été reçu comme aujourd’hui (Moïse Katumbi) » a lancé péremptoirement Kyungu wa Kumwanga, ancien gouverneur du Katanga et actuel président de l’Assemblée de cette province. Voilà qui peut exprimer ce qui s’est passé ce mardi 23 décembre. Des marées humaines de l’aéroport au centre-ville où il tenu un bref discours plein d’insinuations et inédits. « Je ne mourrai pas aussi longtemps que vous resterez en vie » lance le gouverneur du Katanga.

Tout le monde attendait ce jour, depuis l’annonce du retour de celui qui a été parfois donné mourant de suite d’un empoisonnement à l’arsenic (2011). « Qu’il a grossi ! » s’exclame une femme (environ 50 ans) venue l’attendre à la route. Un jeune homme crie comme dans les films de catch américain « Yes, Yes ! » lorsqu’il voit arriver le gouverneur. Un homme, une quarantaine, dit : « Je lui souhaite la bienvenue dans la terre ya bakaboyake katanga yetu, baba moise (…) akuna bongo, katanga niyako. Baba, songa bele… Tuko na wewe muro yetu. Nibia mudamu mungu aku barik. » (Traduction : « Bienvenue au Katanga, terre de tes ancêtres. Papa Moïse, on est au Congo. Dans ton Katanga, pas de mensonge, le Katanga t’appartient. Papa, vas de l’avant ! Nous sommes avec toi, tu es dans nos cœurs, c’est dans le sang. Dieu te bénisse ! »

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Moïse Katumbi à la descente de l’avion, 23 décembre 2014 à Lubumbashi. Ph. Top Congo FM

Un discours bref, mais…

De l’aéroport au centre-ville de Lubumbashi, il a dû passer un peu plus de 4 heures (12 h 20 à 16 heures). Le long de la route, un itinéraire de 7 km, les foules se massaient pour l’accueillir. Et, le lieu aménagé pour le discours grouillait de mondes à son arrivée. Plusieurs y étaient déjà à huit heures. Un discours interrompu plusieurs fois par la foule en effervescence qui n’arrêtait pas de scander des slogans.

Moïse Katumbi fait observer une minute de silence en mémoire des victimes d’une rencontre sportive entre équipes de RDC, il y a quelques semaines à Lubumbashi. Mais aussi il appelle à penser à celles de l’incendie de Kasumbalesa, du naufrage sur un lac à Kalemie ; des victimes d’Ebola, de l’insécurité au nord du Katanga et dans les Kivu, etc. Katumbi semble étendre son envergure.

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Des jeunes lushois à l’accueil de M. Katumbi à Lubumbashi. Photo M3 Didier

Son premier test en effet, vient de réussir. Et c’est Kyungu wa Kumwanza, un tribun katangais qui le dit : « Jamais un homme politique n’a été reçu comme aujourd’hui (Moïse Katumbi) » Cette déclaration est vue comme percutante. Il y a eu récemment Félix Tshisekedi. Une autre de taille remonte à la dernière campagne électorale, en 2011 où des candidats se sont succédés : Kamerhe, Tshekedi père, Joseph Kabila, etc.

Respecter Dieu et le peuple

Katumbi dit au peuple que c’est lui qui est fort. « J’ai lu votre ultimatum sur internet, je suis rentré vite avant qu’il n’expire » a-t-il lancé. « Il faut respecter Dieu et le peuple ». Et comme dans une digression, il se fait beaucoup applaudir : « De l’aéroport jusqu’ici, j’ai observé (les foules). Je me dis, ces images dépassent Burkina-Faso ». Enfin, c’est par une devinette qu’il clôture son propos et invite la population à réfléchir. C’est aussi à lui qu’il remet sa sécurité. Il sait que son retour ne plait pas à plusieurs. « Je ne mourrais pas aussi longtemps que vous resterez en vie ». Applaudissements !

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Moïse Katumbi était attendu sur la révision de la Constitution. Ph. Top Congo FM

« On joue la finale, au Maroc ou au Gabon. Le gardien de but congolais c’est Kidiaba. L’adversaire tire un ballon, Kidiaba le dévie, il est sorti. L’arbitre siffle : pénalty. Il siffle encore un pénalty et Kidiaba dévie. La troisième fois… On ne va pas descendre sur le terrain ? » Demande-t-il. Et la foule répond par l’affirmatif, applaudissant.

Allusion faite selon toute vraisemblance à des excès de la part de certains poilitiques. Katumbi semble vouloir attaquer de front.

Mais il y a eu aussi ces mots de Kyungu wa Kumwanza : « On a beaucoup dit, beaucoup raconté. Il est là. Est-ce lui ou un autre ? (la foule répond c’est lui !) … Kyungu n’est jamais fini, Katumbi jamais, et vous le peuple, jamais fini… ce que nous demandons maintenant, que Malu Malu fasse vite, vite, qu’on en finisse. » Voilà qui place le tout dans un contexte électoral ou de succession. Reste à savoir la vraie interprétation de ces mots on ne peu plus flous « qu’on en finisse ! » Et à ce propos, Vital Kamerhe qui félicite le retour de Katumbi écrit dans un tweet : « Bon retour à Moïse K. Les lushois vont lui réserver l’accueil mérité.Qu’il réponde à leurs attentes.NON à la révision constitutionnelle! »

Une présence qui taraude les esprits

Un grand succès, le retour de Moïse Katumbi. Mais un peu édulcoré par la présence du chef de l’Etat dans la ville. Joseph Kabila est arrivé lundi dernier à 19 heures, heure de Lubumbashi. Presqu’un embarras pour la mairie et certains responsables du PPRD à la tête de l’organisation. Le maire passera un message à 20 heures pour appeler la population à rester à la maison contrairement à l’appel fortement médiatisé lancé un jour avant. Mais cela n’aura sans doute rien changé, à part réduire la portée de l’évènement.

Mais le président lui, est venu pour passer noël au Katanga. Il semble qu’il procède ainsi depuis quelques années. Ce matin, on signale qu’il est allé dans une de ses fermes, un peu loin de Lubumbashi. Mais certains esprits restent probablement taraudés. Malgré tout cela, la poste grouillait déjà de monde à 10 heures lorsque je suis allé faire un tour.

Katumbi victime de jalousie, ça porte bien. Enfin, jusqu’ici.

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