Chères femmes de mon pays, voici mars : ne me décevez pas!

Article : Chères femmes de mon pays, voici mars : ne me décevez pas!
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2 mars 2015

Chères femmes de mon pays, voici mars : ne me décevez pas!

Je te parle en ce drôle de mois, femme de mon pays. Je croyais que tu étais puissante, j’avais peur de rien du tout ? Les femmes ! Vous voilà encore, avec une batterie de plaintes. Enfin, c’est le mois de la femme ! Oh, que dis-je, « la mois de le femme ». Ne vous inquiétez surtout pas de la syntaxe et de l’orthographe. C’est « la féminisme ! »

Sexisme et inégalités homme-femme. Source: huffingtonpost.fr
Sexisme et inégalités homme-femme. Source: huffingtonpost.fr

Chères femmes, ne perdez surtout pas le nord. Vous n’avez que le 8 mars ! Et comme vous ne manquez de rien en RDC, voici le bonus de tout un mois : mars. Rassurez-vous, aussi tôt fini, chacune à sa place. Je ne dis pas femme à la cuisine, diable ! Seulement, je me demande où ira cette fébrile fougue qui anime vos discours.

Les faveurs ne viendront de nulle part

On est loin de l’exception Rwanda où hommes et femmes sont ministres à parts égales. Ce n’est pas non plus le discours peu pédagogique du pays de l’oncle Sam sur la parité homme-femme dans la gestion de la res publica ; ce n’est même pas l’Hexagone. Ici, c’est le Congo-Zaïre. Les femmes attendent les faveurs. Voilà qui ne changera pas votre situation durant les années qui viennent. « Médecin soigne-toi toi-même ! »

Vous avez dit «l’autonomisation et la participation de la femme à la politique » ? Par qui donc ? Vous voilà pointer encore l’homme. Ailleurs on se bat, les femmes ne se plaignent pas. Surtout elles ne vont pas au parlement demander une loi qui réserve exclusivement des sièges aux femmes dans une compétition électorale, en démocratie. Marine le Pen, Johnson Serlif… se battent simplement pour obtenir ce qui est un droit !

Absentes ou endormies ?

Mais aussi, chères femmes, parlez aussi à l’étudiante qui sèche les cours pour un bar, à cette autre qui se maquille pendant la leçon dans l’amphi de la faculté ; parlez aussi à celle qui attend… elle attend que l’homme étudie, que l’homme travaille, qu’il amène … et qu’elle jouisse. Vous dites souvent « l’homme a déjà travaillé pour moi. » Il meurt vite et vous voilà dans la rue ; il se lasse de ne voir que vous, toi ! te voilà en jeûne et prière à l’Eglise !

Et si vous pensiez aussi à vous occuper des hommes, chères femmes de mon pays, qu’y perdriez-vous ? Je vous crois valorisées au contraire. Vous auriez le temps de vous faire écouter, de bousculer. Quand je pense que vous êtes les plus nombreuses parmi les 80 millions des congolais, que je réalise que malgré tout vous suppliez ceux qui souvent vous supplient (même en tant que baratins !), je me dis : la femme s’en dort encore. Peut-être pour longtemps. « Bon fête de la mois du femme ! » C’est la Francofolie ! Ne vous affolez pas !

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Commentaires

Ghislain Matand
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humm un bon message à transmettre a toutes les femmes de la RDC.