Pourquoi ne te maries-tu pas ?
A 12 ans, on rugit, à 15 on chasse, à vingt on est parent. Célibataire, que faites-vous sur une terre fertile ?

« Mon petit, tu voulais un diplôme du secondaire (le bac), tu l’as. Encore l’université, « tu les as ces fameux diplômes. » Tu as un travail, chaque fin du mois tu touches un salaire. Tu es beau, journaliste en plus : on te voit à la télévision ! A 30 ans comme toi aujourd’hui, mon fils aîné m’accompagnait à la chasse. Toi, qu’est-ce que tu attends encore. »
Ô, impitoyable oncle plein de charité! Son neuvième enfant avait beau rabrouer son père on ne peut plus opiniâtre. Il jouait son « rôle ». Les oncles ont en effet, mission de « tout dire » à leurs neveux, surtout de mariage et de sexe.
Le célibat, c’est au masculin et proscrit

Voilà qui lui ne devait pas l’empêcher de m’enseigner toute la belle et drôle littérature sur le célibat. C’est en effet, au masculin par essence et une exception, en effet, le célibat. Hum!
Mais fâcheusement, certains gaillards « acculturés », un peu du genre beau jeune journaliste vu à la télévision, multidiplômé, salarié mais entêté… se plaisent à vivre le célibat qui plus est endurci. Au féminin, il est simplement proscrit. Non, inexistant ! Mais comme une abomination, l’oncle charitable constate amèrement que certaines filles préfèrent « rester seules » et plus seules encore, dans leurs « prétendues maisons » qui en réalité « sont des hôtels : entendez maison de prostitution ! Une honte de la famille, une abomination.
Va et ne reviens plus, jamais !
Les célibataires, ils n’ont pas d’excuse. Fatalement, ils sont égoïstes, ne veulent accueillir personne chez eux, se plaisant d’habiter les « deux-pièces-chambre-salon »… Leur lit sont en plus single ! Pas de cuisine, pas de farine, pas se casserole, se contentant de « manger au restaurant ». Mais non, depuis quand on mange au restaurant ? C’est pour les voyageurs, et des « voyageurs qui ne savent pas se trouver des amis ! »
Voilà pourquoi il reste éperdument condamné, le célibat, au pays du charitable oncle sans vergogne. –Une loi forcément non écrite et impitoyable, qui veut décourager le célibat.– Lorsqu’il est mort, le célibataire repose dans cercueil où est logée à côté de lui, une braise, un charbon de bois (noir en plus!). Dans une autre communauté du Katanga, il reçoit une piqûre sans retrait d’une espèce de clou en bois, sur la fesse. Il s’en va avec. Des paroles l’accompagnent : « vas, ne reviens jamais : tu n’as laissé personne ici. » D’autres encore lui disent : « Tourne-nous le dos. » En plus, la famille s’interdit de donner à un enfant le nom d’un défunt célibataire. Il risque de lui ressembler. Vous vous demandez sans doute le sort des mariés sans enfants ? Eux au moins, ils méritent des compassions. Mais la femme infertile elle, si elle est de « sale » caractère, on la répudie, l’accusant d’être venue « remplir des chiottes » au lieu de remplir la terre.
Pas encore marié ? Qu’attendez-vous : l’oncle charitable ?
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