La saison des flatteries et du mensonge en RDC
La saison des flatteries et des mensonges fleurit en RDC. Sacrée période durant laquelle l’argent aime les bruits ! Il faut mentir, flatter, ramper parfois, afin de se faire remarquer, être recruté comme meilleur suiveur ou chantre.
Flatteries et mensonges sont tellement répandus qu’ils devraient mobiliser sociologues, communicologues, psychologues et politologues pour être compris en RDC.
C’est la faute à la pauvreté si des congolais pensent servir leur pays en décidant de toujours caresser. Quelle belle excuse ! Sans doute, en 2016, en étudiant le développement humain, l’ONU a classé la RDC 176e sur 187 pays.
Dans un tel contexte, survivre devient la règle et s’enrichir une obsession. Mentir, flatter et endormir n’épargnent alors même pas les religions.
Je croise des politiciens soutenant des thèses qu’ils reconnaissent vraies, juste pour la télévision. J’ai vu des intellectuels révoltés en chambre, mais moutons en pleine journée. Pas de remord, au-delà du double discours et de la double vie qui en résultent ! « Il faut vivre, mon petit », lance un politicien.
Mensonge et flatteries prospèrent en RDC
Quelle saison de mensonges et flatteries, l’année qui a précédé l’expiration du mandat du Président Joseph Kabila ! En 2016, Il fallait se montrer « wumela », slogan appelant Joseph Kabila à durer au pouvoir, ou « yebela », l’inverse qui veut qu’il parte. Les deux camps recrutaient, même des journalistes et des religieux, les moins attendus dans cette compétition !
Se taire ou jouer le neutre n’a jamais été ainsi sage. Le semblant de « nation » qu’il reste encore en RDC s’est ainsi davantage clivé. En parlant, il a fallu souvent rassurer le camp soutenu de sa loyauté. Entendez-le au sens de » l’engagement jusqu’à la servilité », de « panurgisme ». Ainsi, dans tous les camps, des transfuges sont systématiquement présentés comme des traîtres.
Le type politique loyal dit toujours « oui » en RDC
Flatter devient ainsi une nécessité, mentir un art. Mais dans cette profession, seuls ceux qui font preuve de dévotion s’enrichissent. Les récits d’illustres flatteurs gratifiés de manière outrée se racontent un peu partout. C’est un vestige de la dictature de Mobutu qui touche intellos et citoyens ordinaires.
En réalité, c’est la société congolaise qui se modèle ainsi. D’ailleurs, les surnoms que nous donnons aux politiques échappent à peine à déifier. Ainsi, Joseph Kabila est un « Sisabidimbu », pour dire un homme qui réalise ses promesses. Tshisekedi est un sphinx, pour dire maître de la commune de Limete, à Kinshasa.
Mobutu Sese Seko était simplement « wamilele », l’éternel, en Swahili. Au Katanga, Moïse Katumbi est « Moïse wa mu Bible », de le prophète biblique, le vrai !
Pourquoi alors s’étonner, dans un tel environnement, qu’un dirigeant politique rêve d’une éternité au pouvoir ? Après tout, au départ, on ne le demande à personne. Ce sont des initiatives des gens imbus du succès des flatteurs venus avant eux. Le comble c’est qu’il arrive un moment où on ne sait plus distinguer le flatteur du vrai observateur. Et la profession de conseiller a perdu de sens.
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