Didier Makal

On piège de l’eau à Lubumbashi

Lorsque l’eau se fait rare, on la piège dans l’espoir de la retenir durant un temps, lorsqu’elle réapparaît. C’est ce qui se passe à Lubumbashi ce dernier temps. Même le centre-ville n’est pas épargné. La ville est confrontée à une sérieuse pénurie d’eau. Avec sa population qui avoisine 6 millions d’habitants, les infrastructures d’eau restent celles de la technologie et de la démographie des années avant l’indépendance. Elles sont aussi vielles (peut-être plus) que l’indépendance de la République démocratique du Congo.

Ramener de l’eau à la maison relève de la bravoure, un acte héroïque. Il faut parfois se battre pour l’obtenir et surtout, brûler son sommeil, se promener, aller au loin pour en trouver. Inutile de  vous demander de quelle qualité elle est, cette eau. On a besoin, avant tout, de ce qui s’appelle eau. C’est tout. Le luxe ou plutôt la sécurité, c’est pour demain, peut-être. Ici, on veut survivre.

On piège de l’eau…

« On n’a pas d’eau », dit Ida Mafula une vielle dame du quartier Salongo, commune de Katuba à Lubumbashi. « Depuis quand », lui demande une reporter. « Des années, répond-elle. Je ne saurais pas compter. Nous allons chercher de l’eau loin d’ici. On se débrouille comme ça : on va payer de l’eau… 50 FC, parfois 100 FC par bidon. » Il en faut au moins 4 de 20 litres par jour pour sa famille de 8 personnes. Sans doute, cela est insuffisant : 80 litres pour tout  faire : boisson, ménage, toilette, etc.

Lubumbashi-Salongo: Des seaux tendus, en attente de l'eau au robinet. M3 Didier
Lubumbashi-Salongo: Des seaux tendus, en attente de l’eau au robinet. M3 Didier

Dans le même quartier, sur une autre avenue, Pitchou Makusudi (une trentaine)explique :

« En réalité, on n’a pas d’eau ici. Ça coule une fois la semaine, surtout le weekend. On piège de l’eau avec des seaux, comme vous le remarquez là (près du mur de la maison) pour ne rien rater lorsqu’elle coule. Ça va couler peut-être vers le soir jusqu’au lundi matin. Là c’est fini, il faut attendre l’autre weekend. »

Le comble pour cette pratique, piéger de l’eau au robinet le jour où elle devrait couler est qu’on ne sait jamais avec précision quel jour. On attend parfois des jours entiers et les nuits, tout en défiant l’insécurité, dans l’espoir d’effectuer des réserves. Il faut être alors conséquent : payer suffisamment des bidons. Et les plus pratiques et rependus dans la province, ce sont les bidons jaunes qui ont servi avant de contenant d’huile végétale. Au robinet, il y en a qui en apportent des dizaines. Cela vexe ceux qui viennent après, obligés d’attendre et parfois, courant le risque de ne rien ramener puisqu’après un temps, tout devra s’arrêter.

On se piège

Une pratique tout de même dangereuse, puisque les conduites d’eau sont vétustes et trouées à plusieurs endroits. Les premières eaux qui coulent lorsque les quartiers ainsi privés d’eau sont alimentés, sont simplement sales.

Des enfants portant des seaux d'eau à Lubumbashi, Katuba. M3 Didier
Des enfants portant des seaux d’eau à Lubumbashi, Katuba. M3 Didier

« J’ai vu un jour sortir des tuyaux, des matières fécales, explique une jeune fille (…) On a attendu un moment, puis on a continué à puiser. »

« Moi, j’ai vu  un carpeau et de l’eau rouge. C’est souvent lorsqu’il pleut ou après la pluie » ajoute une autre.

Avec la pluie qui revient, des cas pareils vont se multiplier. Cela signifie que les tuyaux passent par des endroits qui sont devenus des décharges publiques, des poubelles ou des fausses septiques où rouillés, ils se crèvent. C’est bien la maternité des épidémies comme le choléra qui a explosé dans la ville, les deux dernières saisons des pluies. Le risque n’a pas disparu, puisque les mêmes conditions demeurent et en commun, elles ont : une eau sale. Et dans une ville où les gens se multiplient et vivent dans des logements parfois indécents et sans toilettes aménagées, le risque est grand.

Pas d’entretien

Les infrastructures de la Regideso, la société étatique qui gère le secteur dans un monopole que plusieurs voudraient voir finir, sont vétustes et à renouveler de fond en comble. Elles sont restées presque les mêmes depuis l’indépendance du pays. Malgré certains travaux de maintenance, mieux de résistance à la destruction inexorable, leur état se détériore.

Un projet de la Banque Mondiale vise à installer des robinets dans plusieurs quartiers de Lubumbashi. L’installation des grandes conduites d’eaux est presque finie au centre de la ville et vers les quartiers à forte démographie. L’eau y coule déjà. A la station de captage de Luano, proche de l’aéroport de Lubumbashi, les travaux continuent.

Malheureusement, pour être connecté au nouveau réseau, il faut débourser 45.000 FC par parcelle, environ 50 USD. Pas très cher en réalité. Mais ceci reste fort inaccessible pour la majorité des citoyens qui restent sans emploi ou, s’ils en ont, dépassent rarement les 90.000 FC, environ 100 USD, pour la plupart.

L’eau des pauvres

Source: rapport MICS 2010, UNICEF
Source: rapport MICS 2010, UNICEF

Le rapport de l’enquête par grappes à indicateurs multiples réalisés conjointement par le ministère du Plan de RDC et l’UNICEF (MICS 2010, le plus récent) indique :

« Dans l’ensemble de la population des ménages de la RDC, deux personnes sur cinq consomment de l’eau de boisson issue d’une source améliorée3. Il y a une disparité importante dans l’accès à l’eau potable entre les zones urbaines et rurales. En effet, seulement un membre des ménages ruraux sur trois (31 pour cent) utilise des sources d’eau de boisson améliorées contre quatre membres des ménages urbains sur cinq (83 pour cent). »

Eau Kolwezi
Source: Rapport PR or Progress? Glencore’s Corporate Responsibility in the Democratic Republic of the Congo

C’est une situation difficile à comprendre dans un pays follement drainé par des cours d’eaux et qui constitue le plus important des bassins hydrologiques du continent. Partout, il y a des cours d’eaux. Et lorsqu’on creuse, à 4 ou 7m de profondeur, il y a de l’eau… mais malgré cela, pas d’eau propre pour les citoyens.

Et comme il faut survivre, il semble que l’eau c’est la vie, on creuse… et on consomme une eau peu recommandable. Dans tous les quartiers de la ville, les gens ont creusé des puits. C’est selon les moyens. Les plus friqués, recourent aux entreprises de forage et les autres eux se débrouillent. Leurs puits sont souvent mal entretenus, exposés écoulements des eaux de pluie et des érosions. Parfois, des tout-petits y perdent la vie en jouant tout autour ou en voulant puiser de l’eau.

Entre août et novembre, avant la tombée des grandes pluies, ces puits s’assèchent. La peine devient encore plus grande lorsque, comme ces dernières semaines à Lubumbashi, des robinets ne donnent aucune goutte d’eau. C’est la situation qui prévaut ces dernières semaines dans capitale du cuivre.


Lubumbashi, ville Bacchus

Lubumbashi, deuxième ville de la République démocratique du Congo et capitale économique, vibre au rythme des bistrots. C’est peut-être aussi comme cela qu’on peut la présenter au quotidien : une ville Bacchus. Lorsqu’elles jouent, les équipes de football bien-aimées des lushois, –Mazembe et/ou Lupopo, – la bière, les michopo… ça coule à flot !

Des rencontres des jeunes s'accompagnent de bière
Des rencontres des jeunes s’accompagnent de bière

Le commerce de la bière prospère ! Dans les quartiers populaires, telle la commune de Kamalondo, il est rare de parcourir 100 mètres sans lire sur une enseigne : « Simba Iko » en swahili (Ici, la bière Simba). On compte par dizaine les habitants qui vendent la bière sur chaque avenue. Mais il existe bien d’autres endroits moins populaires peut-être parce que chers, mais où les connaisseurs se rendent régulièrement : le centre-ville par exemple. Sur chaque avenue, il est rare de ne pas rencontrer un bistrot. Le constat reste le même pour le reste des 7 communes de Lubumbashi.

Les brasseries et les bistrots

Les brasseurs et brasseries eux-mêmes prospèrent. La publicité de la bière est omniprésente dans l’audiovisuel et un peu partout sur de grandes affiches à travers la ville. Il y a quelques jours, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) a rappelé la mesure interdisant toute publicité des boissons alcoolisées avant 22heures locales. Cette décision prétend vouloir protéger les mineurs des messages publicitaires sur la bière. Une décision fort critiquée puisqu’elle oublie la pub qui circule partout et que l’on croise même sur internet progressivement généralisé.

Les rencontres des jeunes se font aussi autour de la bière
Les rencontres des jeunes se font aussi autour de la bière

Elles sont nombreuses, ces brasseries. Mais les principales restent Simba et Brilima. Toutes se détestent et s’insèrent bien en concurrence. Elles présentent diverses gammes, mais copiées les usines des autres. Et les messages sont divers au point qu’ils peuvent aliéner certains : « Mwanauume wa nguvu asiongopake kintu » (l’homme fort, puissant ne craint rien) parce qu’il boit telle bière. Et on montre des hommes bien musclés et travaillant dur. « Sakishaaa ! » (Allumez le feu !)… il y a même des compétitions qui affrontent des puissants qui sont en réalité des consommateurs des bières, à travers les communes.

Chaque commune porte une réputation propre. Mais Kamalondo reste le fief de Bacchus et le temple où, telle la Mecque pour l’Islam, tout admirateur des multiples saveurs des bières doit se rendre pas une fois, mais plusieurs durant le mois. Mais Kamalondo c’est aussi les Mitshopo, les brochettes (viande de chèvre ou de mouton rôtie). Mais dans d’autres quartiers, Katuba par exemple, du chien pour accompagner la bière, et c’est selon le goût, les caprices de chacun ou les us alimentaires !

Les fils de Bacchus

La bière demeure la distraction préférée de plusieurs lushois en dehors des rencontres du football. Quelqu’un est-il mort ? On boit pendant et après le deuil. Certains, même sur le chemin du cimetière, trainent des bouteilles de bières ou d’alcool. D’ailleurs, cela ne coûte pas si cher, surtout pour les jeunes : 1500 FC, soit environ 1,5 USD.  Dans les rencontres des jeunes, les soirées ou le weekend, on compte des dizaines de bouteilles, des casiers… Et durant les fêtes ? Une autre histoire !

Malgré l’interdiction des autorités, les pastis, produits en petit sachet et beau-marcher, jusqu’à 300 FC (environ 0,33 USD) circulent au noir. Ils sont alors non seulement portables partout, mais surtout accompagnent les consommateurs partout : dans les taxis, dans les bus, dans les carrières minières et dieu seul sait s’il n’y en a pas qui vont jusque dans les églises ! Pourquoi pas ? Les gospels sont entrées dans les débits de boissons et on dense dessus. Et ça marche.

1413658009650
Une boite de nuit à Kamalondo, Lubumbashi. M3 Didier

Vin, puis sexe…

Suivez-moi sur quelques sites phares. Entrez à présent. Vous êtes chez « new Line », c’est sur l’avenue Kapenda un peu au sud-ouest de la ville. Le coin n’est pas discret. Il a été mis à découvert par les arrêtes de bus divers fixés juste en face. Ça fait plutôt bonne affaire : le monde a le temps d’y jeter un coup d’œil. Et ceux qui ne le connaissent pas, peuvent facilement le découvrir. Et comme Bacchus est vin, et le vin appelle le sexe, voilà que juste à côté se tient un hôtel. Malheureusement, il vient de fermer, parce qu’il n’est pas accessible à la majorité des visiteurs de cousin « New line ». D’ailleurs, le coin où tout peut se régler, bien entendu avec accord du barman, ne manque pas toujours. Et les jeunes serveuses (18 à 25 ans) se montrent toujours très cools. Leur rôle, c’est de servir, n’est-ce pas? Après tout, de Bacchus à Venus, il n’y a qu’un pas.

Ce n’est pas non plus n’importe où, chez New line ! A l’extérieur la même bière coûte 3000 FC, dehors 1500. Hé, c’est quand même en ville non ? Etonnant pour une ville où la majorité des citoyens trime pour trouver 1 kg de farine de maïs en vue de manger aujourd’hui !

Sur Changalele, au Carrefour, « Chez jus d’orange » fait autorité ! Mais n’attendez pas en trouver à profusion, ce jus ! Oubliez ça ! Il y a de l’ambiance le soir, le weekend. Des belles caisses jonchent l’avenue ! Ce bel endroit peut aussi être évangélisé, puisqu’il s’y trouve deux églises : catholique et de réveille. Une juxtaposition intéressante : bistro, catho et réveil ! Plus loin, proche du campus de l’Université de Lubumbashi, plusieurs boîtes se suivent. Sans doute, on vise les étudiants. Et le soir, c’est souvent plein.

Les sites sont inépuisables ! Un nouveau, plus class, vient de naître au centre-ville. On peut y obtenir une carte VIP et consommer comme on veut, et payer sa facture à la fin du mois. Il faut être d’une certaine grâce. La plupart de ces bistrots, si non toutes, détiennent des documents les autorisant à fonctionner, signés par l’inspection de l’environnement de la province : on parle d’« enquête Comodo in Commodo » et du « permis d’exploitation ».

Malgré ces permis, la propreté semble très peu assurée dans certains débits de boissons. Par crainte de ramener des maladies à leurs maisons, certains préfèrent carrément prendre leur bière par la bouteille et oublier ainsi les verres. Il semble qu’ils ne sont rarement bien rincés.

Avec la collaboration de

  • Kankesa Ngalamulume, Kayembe Tshilombo,
  • Ntambwe Bunduki, Cibamba Isidore, Mpanga Sangaji
  • et Kabamba Mbaya, étudiants finalistes en Journalisme. Lubumbashi, UNILU


Autant en emporte le vent !

C’était un jeudi « noir » au Faso « Jeudi noir »15 octobre 1987 lorsque mourrait Sankara, ça l’est aussi ce jeudi 30 octobre 2014 lorsque Compaoré qui lui a succédé, a fermé ses oreilles et son coeur.Ça va mal au Burkina Faso. Le pays fait encore un bon en arrière de 27 ans. Blaise Compaoré gâche en quelques heures, tout ce qu’il a pu léaliser de bien durant son long mandat. Coup d’Etat ou pas, il fallait y penser. Soutien ou révolte, il ne pouvait pas l’oublier, lui qui est arrivé au pouvoir après le sang de Sankara.

Finalement c’est une drôlerie, une vanité et une folie. Quoi ? L’idée d’un pouvoir politique sempiternel. J’avais entendu dire que l’« On meurt comme on a vécu » et que « Qui tue par l’épée périra par l’épée »… Je le comprends plus ou moins ces années. Après tout, je ne suis pas lent à comprendre. Si j’avais été burkinabè, je n’aurais pas eu tort aussi de l’apprendre en retard. Puisque j’aurais passé ma jeunesse à croire que le bon pouvoir est celui qui dure. Un peu comme je l’ai appris en République démocratique du Congo, mon pays… avec le maréchal Mobutu.

Plusieurs avaient fini par admettre durant les 32 ans de son règne, que « Mobutu » était un titre de pouvoir, une fonction et non un individu. 27 ans après, Compaoré, ce ne peut pas ne pas l’être tout autant. Le voici partir comme il est venu : Blaise Compaoré. Tout a finalement une fin. Autant en emporte le vent ! J’ai simplement besoin de dire « Honte ». Mais cela ne dit pas les sentiments qui valsent en moi. Honte d’être cousin et frère des citoyens « sans oreilles ».

Il a pourri le temps

Monsieur Compaoré, ce président devenu le grand, le géant, le médiateur et peut-être le faiseur des rois (est-ce cela qui l’a entêté ?) pouvait se contenter de ses 27 ans de règne, une anormalité de tout même ! Mais comme l’a chanté Tiken Jah Fakoly, « il se croyait grand dribleur, il a trouvé plus dribleur que lui ». Et je n’oublie pas cette saillie de Mamane sur RFI des révisions des constitutions …  « Le président fondateur est devenu un grand chirurgien ». Comme en chirurgie esthétique, on donne la forme qu’on veut à la constitution, aux lois, au pouvoir et même à la vie : « Élection à un tour, à demi tour » lançait encore dans une autre chronique, le même Mamane.

Fallait-il du sang ?

Des manifestants à Ouagadougou. Source: www.rfi.fr
Des manifestants à Ouagadougou. Source: www.rfi.fr

Comme en 1987, il quitte le pouvoir après le sang. C’était un jeudi, comme aujourd’hui, un jeudi dit « Noir » puisque Thomas Sankara qui était alors président, était vachement assassiné. C’était le même mois. Même si ceci reste différent. Cette année là, Thomas Sankara est assassiné et c’est Compaoré qui prend les rennes du pouvoir. Comme les votes ont le pouvoir d’effacer les péchés en Afrique, il s’installe et domine. Aujourd’hui, son histoire le poursuit, le rattrape. Des foules sans peur descendent jusqu’à l’assemblée et « entrent » même… puis une sauvagerie. Il fallait malheureusement y penser. Ce fils d’Afrique qui reste impliqué dans l’assassinat de Sankara connaît le sang et le sang le ragaillardit comme tous les dictateurs implacables.

Même Mandela est parti

« Même les prophètes se sont succédés (sic) !!! Donc, tu ne feras pas exception à la règle », peut-on lire sur une de photo de RFI tirée au cours de l’avant-dernière marche des burkinabè. C’était pourtant clair. Mobutu, Sékou, … et même Mandela qui a fait le bien et qui a subi tout le mal que très peu de chefs d’Etats africains ont connu, et qui pouvait dire « j’y reste » … tout le monde a quitté le pouvoir.

Pourquoi attendre que la situation pourrisse ? Là je vois encore l’ivoirien Tiken Jah Fakoly dans quitte le pouvoir : « Tu pourrais passer un sale moment, si tu pourris le temps oh làlà ! »

Ils sont nombreux au sud du Sahara, dirigeants qui sont prêts à tout gâcher, même le bien qu’ils ont réalisé avec peine et parfois en n’équivalant pas à ce qui devrait être réalisé avec les fonds sortis des trésors… Ils sont souvent francophones, des pays des plus instables d’Afrique. Pitié chers dirigeants africains, chers fabricants des lois, béni-oui-oui ! Vous n’avez pour terre que l’Afrique, pour maison que vos pays. Ne brûlez pas comme ça. Quel recul pour le pays des hommes intègres ! Si seulement Compaoré pouvait s’arrêter là et faire profiter à son pays les acquis de son éternel règne !